Dictionnaire de la langue nahuatl classique
Eléments de grammaire
La forme possédée inaliénable
La forme possédée simple exprime une relation à des éléments extérieurs, mais lorsque l'on veut exprimer une relation à des parties constitutives d'un tout on utilisera la forme possédée inaliénable
Celle ci utilise le suffixe possessif yō (qui devient yo lorsqu'il est exposé en fin de mot).
no-nac, ma viande (celle que j'achète, que je mange)
no-naca-yo, ma chair (dont je suis constitué).
Sur naca-tl, viande, chair.
Si le radical possessif se termine par z, x, tz, ch une ASSIMILATION facultative peut se produire et on aura les formes z-zo, x-xo, tz-tzo, ch-cho.
ī-ez-hui, son sang (celui que mange un fauve).
ī-ez-zo, son sang (qui coule dans ses veines) on trouve aussi ī-ez-yo.
Sur ez-tli, sang.
Si le radical possessif se termine par -l une ASSIMILATION normale se produira et on aura la forme l-lo.
ī-quetzal, sa plume (celle qui appartient à quelqu'un).
ī-quetzal-lo, sa plume, son plumage (celui d'un oiseau).
Sur quetzalli, plume.
Pour quelques noms désignant des parties du corps, il n'existe pas de formes possédées en -yo.
icxi-tl > to-cxi ou t-icxi, notre pied.
ihti-tl > to-hti ou t-ihti, notre ventre.
izti-tl > to-zti ou t-izti, nos ongles.
La possession inaliénable porte normalement sur des noms inanimés. Il n'y a donc pas en règle générale de forme plurielle.
Mais par politesse ou par déférence on peut utiliser le suffixe possessif -yō sur des noms de personne, le pluriel sera alors en -huān.
Ex: tēuc-tli, seigneur. no-tēuc-yō-huān, mes seigneurs.
Le même suffixe yō peut servir à former des 'noms abstraits'.
mexihca-tl, un mexicain > mexihca-yō-tl, la civilisation mexicaine ou le peuple mexicain.
A la forme possédée ces noms abstrait conservent le suffixe -yō.
tlāca-tl, l'être humain > tlāca-yō-tl, qualités propres à l'être humain civilisé, à la forme possédée: no-tlāca-yo, ma générosité.